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Le slack, ou comment gagner du temps en en perdant

Les anglais ont une langue efficace, des mots courts pour exprimer une idée qui prendrait des heures à poser en français. Le slack fait partie de ces mots. Littéralement, le slack c’est le mou, au sens de donner du mou dans une corde qui serait trop tendue.

Une corde lorsqu’elle est tendue, empêche de bouger. Pas moyen d’ajuster son parcours, pas de latitude non plus pour enlever le noeud qui aurait pu se former en la tendant. Appliqué à l’entreprise, ça donne ceci : « une organisation sans slack est une organisation en danger ». Je cite ici Frédéric Fréry (de mémoire).

Une organisation sans slack est une organisation en danger

Que se passe-t-il quand toute l’organisation est tendue ? Ce sont d’abord ses flux qu’on cherche à tendre, en réduisant les stocks et tous les muda qu’a définis le Lean Manufacturing depuis longtemps. Ce sont ensuite les personnes qu’on tend en leur laissant de moins en moins de temps et d’espace pour s’adapter, s’ajuster et répondre aux fluctuations des demandes. Un des principes du Lean énonce que l’amélioration est infinie. En théorie peut-être, dans les faits, on améliore peu : on empile, on augmente la charge, on réduit les ressources. Le Réel n’est pas mécanique et de moins en moins prévisible. On fait ce qu’on peut et quand on a de la chance, on fait de son mieux.
L’idée est la suivante : le monde de l’entreprise est entièrement fondé sur le principe de performance, fondé lui-même sur l’impensé que la productivité croit de manière linéaire et infinie. Pour le dire plus simplement, on croit qu’on peut toujours en demander plus à un nombre fixe de personnes dans un temps donné. Ce qui se traduit souvent par « on peut toujours demander la même chose à un nombre réduit de personnes dans un temps de plus en plus court », ou plus cyniquement par : « on peut toujours demander plus à un nombre réduit de personnes dans un temps de plus en plus court »

Patatras

Cette idée est fausse. La productivité atteint en fait une limite pour régresser ensuite. Cette limite se définit par le moment où il n’y a plus de mou dans l’organisation, la fin du slack. A partir de ce moment-là, plus égale moins. On pourrait arguer que les progrès de la robotisation et de l’algorithmisation repousseront cette limite. J’observe qu’ils la déplacent mais ne la suppriment pas. Cette parenthèse pourrait être le sujet d’un article à part entière, fermons-la pour l’instant.

Il est illusoire de croire que plus on donne de choses à faire à quelqu’un, plus il les fera. L’accumulation des tâches distrait l’attention et disperse l’action. La productivité ou l’optimisation des tâches, le management du temps et de la performance ont tous atteint leurs limites : au-delà de ses limites, l’individu sature et la performance décroît. Pour quelles raisons ?

L’ajustement est un fait, autant le maitriser

L’individu ajuste son activité à ce qui est supportable ou acceptable pour lui. La manière et le niveau où il déclenche cet ajustement sont propres à chacun. Une seule constante : tout le monde ajuste, c’est la sociologie des organisations qui l’a peut-être le mieux observé. On ajuste le rythme, les critères de priorisation, l’ordre d’exécution, les personnes avec qui l’on va travailler. Lorsqu’il y a du mou, l’ajustement est choisi, on a le temps de prendre du recul sur ce qui nous arrive et prendre une décision éclairée, pour nous et nos relations, le plus en harmonie possible avec notre environnement. On peut également supposer qu’on en aura plus envie que si nous devions prendre ces décisions sous la pression du temps et des autres.
Lorsqu’il n’y a plus de mou, nous n’avons plus le choix ni le temps, ni l’envie, de nous ajuster en conscience. L’ajustement n’est plus pensé, l’organisation le subit : on fait comme on peut. Quelle chance a alors le collectif que ces ajustements soient faits au mieux de ses résultats et de sa performance ?

Garder du mou, ou comment gagner du temps en en perdant

Voilà pourquoi une organisation sans slack est une organisation en danger. Le slack mesure la capacité de la cordée – symbole d’une équipe au travail – à défaire les noeuds, à s’ajuster aux conditions désormais toujours plus mouvementées de son environnement. Sans slack, l’organisation est sur la corde … raide.

Comment donner du mou ? Les hommes s’ajustent en se parlant et en sortant la tête du guidon. C’est le devoir de l’organisation de créer ses espaces et ses temps d’ajustement, puis de les rendre fructueux, en formant notamment aux techniques de parole et d’intelligence collective. Lincoln disait : « Que l’on me donne six heures pour couper un arbre, j’en passerai quatre à préparer ma hache ». Une hache justement aiguisée, symbole d’une parole et d’un geste juste, est une bonne manière de couper la corde … et de se donner du mou.

Atelier formation « Se connaitre soi-même pour devenir un leader accompagnateur »

Le cycle « Management du 21ème siècle » se prolonge à la rentrée avec un 5ème atelier formation sur le thème : « Se connaître soi-même pour devenir un leader accompagnateur »

La transformation managériale et des organisations rime souvent avec outils, processus et accompagnement du changement : c’est surtout pour les autres.

En fait, la transformation managériale commence d’abord par soi-même. Qu’est-on prêt à questionner de ses pratiques, de ses croyances ?

Cet atelier formation est un moment unique pour expérimenter et vivre ensemble le parcours personnel que nécessite la transformation et l’adaptation pour devenir un leader accompagnateur.

Cet atelier s’adresse aux Dirigeants, Cadres, Responsables d’équipes, DRH souhaitant franchir un cap vers le leader accompagnateur.

Il aura lieu le jeudi 20 octobre de 8h45 à 17h au centre d’affaires de Lyon Saint Exupéry.

Cliquez ici pour vous inscrire

Cliquez ici pour visualiser l’invitation

Le role du leader accompagnateur

Aujourd’hui, le rôle et la place du leader sont fortement questionnés dans l’entreprise. Le 5 avril au centre d’affaires de Lyon Saint Exupéry, F-Cube et Liberté & Associés ont animé une formation pour aborder le rôle clé du leader dans la transformation profonde et l’adaptation des entreprises du 21ème siècle.

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Inscrivez-vous à l’atelier formation du 5 avril

LE RÔLE DU LEADER ACCOMPAGNATEUR

Mardi 5 avril 2016, de 8H45 à 14H00

Format matinée + déjeuner = formation + networking !

Dirigeants, Cadres, Responsables d’équipes, DRH souhaitant développer un leadership innovant

Pour s’inscrire, cliquez ici !

Le rôle et la place du manager sont fortement questionnés dans l’entreprise du 21ème siècle. Une posture émerge, celle du leader accompagnateur.

Cette formation permet d’aborder ce rôle par l’expérimentation à travers des mises en situation et le témoignage d’un ancien leader de chez Gore dans un cadre théorique clarifié. Cet atelier formation est un moment unique pour aborder en profondeur ce rôle clé dans la transformation et l’adaptation des entreprises du XXIème siècle.

Les animateurs de la formation 

Frédéric LOSFELD, fondateur de F-Cube et expert en transformation managériale

Edouard FRIGNET, 35 ans d’expérience et de leadership chez WL Gore France

Isabelle BELOT, co-fondatrice de LIBERTE & Associés, 20 ans avec WL Gore France

Partenaires organisateurs

Le lieu : Centre d’Affaires Aéroport de Lyon Saint Exupéry

Cliquez ici pour le plan d’accès, et ici pour le plan des parkings

Coût de la formation : 300 € HT par personne (déjeuner inclus)

Convention de formation individuelle sur demande (programme détaillé ici)