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Quelle est votre culture d’entreprise ?

Se poser la question n’est pas un simple jeu intellectuel. Dans ces temps chaotiques où tout s’accélère à commencer par les crises, les transformations des entreprises pour s’adapter, rebondir ou parfois simplement survivre, sont nombreuses.

Les transformations n’ont qu’un but : réduire l’écart entre l’écosystème de l’entreprise qui réclame certaines choses (de nouveaux produits, de meilleurs prix, de répondre à de nouvelles réglementations, etc.) et son organisation qui tente d’y répondre. La qualité de cette réponse se mesure par la performance de l’entreprise.

Selon la grille d’analyse que je vous propose ici, il y a 4 types de réponses. Ce sont les 4 types de culture organisationnelle. Elles cherchent toutes la performance mais selon 4 chemins différents.

L’adéquation entre culture et environnement de l’entreprise

Disons-le tout de suite, il n’y a pas un type de culture qui soit meilleur que les autres. Ce qui compte, c’est l’adéquation entre la culture de l’entreprise et son environnement. Depuis 15 à 20 ans environ, le monde s’ouvrant et se complexifiant, les entreprises ont eu besoin de collaboration et de participation. En ce qui me concerne, les modes managériales qui accompagnent ce mouvement s’appellent intelligence collective, management participatif, théorie de l’engagement, entreprise libérée.

Dans cet environnement, c’est donc le type de culture n°3 qui tend à se développer, parce qu’il est le plus adapté et le plus performant. Les entreprises qui restent dans la culture de compétition ou même de coordination (ces dernières se caractérisent notamment par les systèmes qualité) sont moins adaptées et moins performantes. Cela ne veut pas nécessairement dire qu’elles vont disparaître ou se marginaliser : soit leur performance leur coûtera plus cher, soit elles vont se transformer plus lentement.

Mais c’est le monde VUCA qui décrit le mieux l’écosystème des entreprises aujourd’hui dans leur très grande majorité : volatilité, incertitude, complexité, accélération. Pour être performant dans cet environnement, c’est le type de culture n°4 qui émerge : adaptabilité, souplesse, agilité, innovation permanente.

Vers des cultures de type 4

On le voit bien, le monde appelle les types de culture organisationnelle n°3 et 4, et bientôt surtout du type 4. Si vous vous reconnaissez en type 1 et 2, vous avez des transformations importantes à faire. Mieux vaut qu’elles soient voulues que subies, alors emparez-vous du sujet vraiment.

Mais on ne passe pas, par exemple, d’une culture de type 1 à une culture de type 4 : le saut est trop important. L’écart dans les pratiques, les comportements, les valeurs, les savoir-faire n’est pas franchissable d’un bond. Pour le dire d’une autre manière, les transformations culturelles prennent du temps, et il est sage de les anticiper.

Si vous êtes du type 3, le chemin est plus court mais les transformations sont loin d’être anodines. Pour ce qui est du type 4, les entreprises organisées selon cette culture sont rares. Et ce ne sont pas les start-up.

Alors, de quelle culture vous reconnaissez-vous ? Cela éclaire-t-il des défis en cours ou à venir ? Des difficultés ou des tensions qui agitent vos équipes ?

Si vous voulez étudier le sujet de manière plus approfondie, appelez-moi au +33 6 30 45 93 65

Raconter des histoires, l’art et la manière de Pixar

Raconter des histoires, c’est tracer des chemins. Celui des protagonistes d’abord, celui qui relie le conteur ensuite, à son auditoire. Raconter, c’est relier des hommes par le coeur et l’imaginaire. En entreprise, on s’exprime par mail, par bullet points sur slides, par ordre, notices techniques ou commerciales. Comment être ensemble, partager une vision, innover et emmener sans savoir raconter une histoire ?

TOY STORY 3 (L-R) Woody, Mr. Pricklepants, Buttercup, Trixie ©Disney/Pixar. All Rights Reserved.

Conter a une dimension magique. Bien conter fait rire les enfants et briller nos yeux et nos coeurs avides d’histoires fantastiques, parce qu’on a besoin de croire, de rêver. Une histoire bien contée, ça vous démonte une dictature, ça vous emporte une montagne, ça vous décroche l’univers, ça vous met la tête à l’envers. Voilà pourquoi ça fait du bien de se raconter des histoires, même si on sait qu’elles ne sont pas « vraies ». Une licorne, ce n’est pas vrai, mais le sentiment d’une licorne qui apparaît dans un halo de lumière et vous surprend au creux du bois, au point que votre coeur en saute un battement, y a-t-il quelque part quelque chose de plus « vrai » que cela ?

Raconter des histoires est fondamental dans l’entreprise. Pour apprendre à se connaître, pour donner envie, pour emmener, pour distiller l’ADN de l’entreprise, pour unir. Et rien de tel pour unir un groupe qu’un feu de joie, en cercle autour du narrateur et une bonne histoire. Raconter une histoire rassemble les hommes depuis la nuit des temps. C’est la palabre africaine, le discours de Platon, l’orateur sur une caisse dans les parcs publics de Londres. 

wall-ePixar l’a bien compris, qui a fait sa raison d’être de l’art de raconter des histoires. Je voulais partager avec vous deux aspects de leur propre histoire : l’art d’en construire, et la manière de pouvoir toujours et encore poursuivre ce rêve, dans une entreprise de plus de 800 salariés sur des projets qui se chiffrent en dizaines de millions de dollars, en se maintenant film après film au plus haut niveau d’excellence, et récompensée par 22 Oscars.

Comment faire – et réussir ! – un film grand public qui parle de neurosciences (Vice-versa), des questions environnementales et de l’avenir de la planète (Wall-E), ou de l’isolement des personnes âgées (Là-haut) ? Cette capacité à enchanter avec des histoires qui paraissent faciles, mais qui parlent de choses complexes simplement et à tous, fait la force et la caractéristique unique de Pixar. Elle s’appuie sur un art maîtrisé du conte, et l’humilité de savoir toujours remettre son ouvrage sur le métier.

La manière de pouvoir toujours et encore poursuivre ce rêve

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« Tous nos films sont nuls au départ » assène John Lasseter, un des créateurs de Pixar. Non seulement les dessins, l’animation, mais aussi le scenario, l’enchaînement des scènes, les personnages, seront revus et corrigés de multiples fois pour atteindre le niveau d’exigence de l’entreprise. Ce cheminement est coûteux en temps et en moyens, mais il est indispensable pour garder ouvertes toutes les possibilités créatives.

La Bête existe dans n’importe quelle entreprise dès qu’elle atteint une certaine taille. Elle encourage à ne pas se remettre en question, à privilégier l’efficacité et la cohérence. Elle veut forcer les équipes à se concentrer sur le respect de règles qu’elle a elle-même créée et non sur le résultat. « Souvent, les gens en charge de la Bête sont les plus organisés de l’entreprise, ceux qui font que les choses sont livrées à temps et dans le budget ». À mesure que l’entreprise croît, le risque est grand que ses employés ne travaillent plus pour leurs clients mais pour « nourrir la Bête ».

Considérer le conflit comme dynamique

« Notre travail est de protéger notre bébé d’un jugement trop hâtif. Notre travail est de protéger le nouveau (…). Le protéger des gens qui ne comprennent pas que pour atteindre l’excellence, il faut passer des phases de non-excellence »

 « on n’attend pas d’un enfant qui apprend à faire du vélo qu’il fasse des prouesses dès ses premiers tours de roue. Au contraire, on l’encourage et on l’aide »

Une entreprise qui ne fait pas d’erreurs est une entreprise qui n’innove pas assez

Vice-versa« Les erreurs sont inévitables lorsque l’on fait quelque chose de nouveau. Elles sont une manifestation de l’apprentissage et de l’exploration. Sans elles, nous n’aurions aucune originalité ».  Admettre qu’un bon film commence par de mauvaises maquettes suppose d’accepter de faire des erreurs, et d’accepter que les autres en fassent. Mais l’erreur n’a pas de place dans l’entreprise traditionnelle : nous sommes conduits par le désir de les éviter, ce qui nous conduit à la médiocrité et…à l’échec.

 

Faire confiance à celles et ceux qui font des erreurs pour en trouver les solutions

Développez une culture d’entreprise qui non seulement tolère mais encourage les erreurs. Ceci suppose de l’humilité, de l’empathie et de la franchise. La clé selon Ed Catmull, un autre des créateurs de Pixar, c’est la candeur dans la communication : la capacité à donner un feedback constructif sur un projet sans craindre de dire des bêtises ni de subir des représailles quand ce sera son tour d’en faire les frais. La capacité aussi à recevoir ces avis et conseils, sans les prendre comme un jugement personnel ni une perte de temps. La candeur est la base de la plupart des process créatifs développés chez Pixar.

Alors, quel est le secret ?

L’art de raconter des histoires de Pixar, c’est Andrew Stanton qui nous en parle. Réalisateur du Monde de Nemo et Wall-E, scénariste des Toy Story et des Monstres & Cie, son savoir-faire et sa créativité ont de quoi nous inspirer. Voici en quelques morceaux choisis l’essentiel de son intervention sur TED.

« First, make me care » : Faites la promesse à votre auditoire que votre histoire va quelque part, et qu’elle vaut bien le temps que vous allez lui consacrer. Et tenez-la, cette promesse.

dc988348145c8cfcff0f3ea17002675c« Each character has a spine, an inner motive » : chaque personnage a une colonne vertébrale, une motivation interne qui le structure et guide ses actes. Cernez clairement cette motivation interne et tenez-vous y, comme une moule s’accroche à son rocher, pour garder à votre personnage toute sa cohérence sur les chemins et les détours que vous lui ferez prendre tout au long de votre histoire.

Les changements, les rebonds, les retournements de situations sont fondamentaux car ils sont le reflet de la vie, qui est tout sauf statique. Mais ne changez pas la colonne vertébrale de votre personnage.

« Storytelling has guidelines, no hard fastened rules » : l’art de raconter les histoires suit des lignes directrices, pas des règles strictes. Ecrire une situation dramatique, c’est mélanger une part d’anticipation et une part d’incertitude. Lorsqu’on construit une histoire, on ne sait jamais exactement comment elle va finir.

la-haut-04Un thème fort traverse – et porte – toujours une bonne histoire. Et si vous parvenez à provoquer l’émerveillement, vous y êtes ! L’émerveillement est totalement honnête, on ne peut pas tricher avec cette émotion. Les meilleures histoires sont celles qui parviennent à infuser de l’émerveillement chez ceux qui l’écoutent.

Un dernier conseil de la part d’Andrew Stanton : utilisez ce que vous connaissez, partez toujours de là. Utilisez vos expériences et exprimez vos valeurs.

Alors, prêt à bouleverser votre manière de vivre ensemble l’entreprise par l’art de raconter des histoires ? Il était une fois …

 

Formation 24 jan 2017 : « Une transformation culturelle »

CULTURE D’ENTREPRISE, SOCLE DE LA TRANSFORMATION
VERS L’ENTREPRISE RESPONSABILISANTE

Mardi 24 Janvier 2017, de 8H45 à 17H00 – Centre d’affaires Lyon Saint Exupery

Dirigeants, Cadres supérieurs, Responsables d’équipes souhaitant fédérer les collaborateurs à partir d’une culture d’entreprise

Qu’est-ce qu’une transformation culturelle d’entreprise ? 
Des mots sur le papier ou un art de vivre dans votre entreprise ?
En quoi la Culture de l’entreprise est-elle le guide et le liant entre les collaborateurs ?

En quoi la culture régit l’organisation ? 
En quoi la culture modèle les relations, l’engagement, la liberté de parole et d’agir ?

Cette formation permet d’aborder ces questions à travers des ateliers pratiques sur la Vision et les Valeurs. Elle vous permet de vous donner des pistes pour amorcer la transformation de votre entreprise à partir d’une base solide et collective : sa culture.

Les animateurs de la formation 

Frédéric LOSFELD, fondateur de F-Cube et expert en transformation managériale

Edouard FRIGNET, plus de 30 ans d’expérience chez WL Gore France et conférencier

Isabelle BELOT, co-fondatrice de Liberté & Associés, 20 ans chez WL Gore France

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